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Aguardente "eau ardente" Aguardente "eau ardente"

Aguardente "eau ardente" : une eau de vie portugaise, un cognac ou un rhum ?

Eau ardente
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Il existe plusieurs aguardentes au portugal :

L'eau de vie de vin traditionnelle, qui s'apparente au Cognac, c'est le fleuron de la gastronomie portugaise : l'aguardente velha !

Elle se fabrique à partir de la peau des raisins écrasés (le marc de raisin provenant de cépages portugais). Puis elle est vieillie, pendant de longues années, dans des fûts de chêne portugais (en général les mêmes que ceux utilisés pour le Porto). Elle a une belle couleur ambrée, un arôme complexe de bois et de fruits secs. Ou acheter ?

Au XVIIIè siècle, l'aguardente est utilisée pour fortifier les vins portugais et leur permettrent de mieux voyager vers l'Angleterre. Les vins reçoivent une portion d'eau-de-vie au moment de la fermentation et deviennent transportables en bâteau, c'est ainsi que sont nés les Portos ! Et ceci, grâce aux français : à l’époque, un embargo entre la France et l’Angleterre empêchait les anglais d’importer les Bordeaux de France. Ils décident donc d'importer le vin du portugal. Plus d'histoire sur les Portos sur le site de Portologia -->

L'aguardente de canne, fabriquée à partir de la mélasse de sucre de canne, est une sorte de rhum

Le rhum agricole de Madère, l'Aguardente de cana sacarina :

rhum madere

Les premières expéditions financées par l'infant D. Henrique, dit "le navigateur" ont permis de découvrir Madère en 1420, le prince y créera sa première plantation de canne à sucre et y appliquera les techniques de distillation apprises des arabes ( L "al-ambiq" devient l'alambique et l"al-koh`l" devient àlcool). La canne à sucre donne à la métropole de Funchal sa prospérité et la population d'esclaves atteindra 3000 personnes en 1552. La production sucrière a non seulement renforcé l'économie de Madère, mais a également financé l'Expansion et la Couronne Portugaise. Puis les portugais vont conquérir le Brésil où ils vont développer la production sucrière. En 1540, l'île brésilienne de Santa Catarina compte 800 sucreries artisanales, appelées aussi "engenho" et la côte nord du Brésil en compte 2 000, de taille et de technologie très modestes.

A Madère, la mention d'un "aguardenteiro", faiseur d’eau-de-vie, apparait pour la première fois dans les archives en 1649. On pense cependant que la distillation de mélasse de canne de sucre existait sur l'île bien avant cela. La première référence à une distillerie remonte à 1667 quand le couvent de Santa Clara a vendu un alambic en cuivre au marchand Manuel da Fonseca.

Au XIXè siècle, l'aguardente de canne a progressivement remplacé l'eau-de-vie de vin traditionnelle. Dans le même temps, la Poncha (un cocktail à base d'aguardente de canne, de miel de canne et de jus de fruits toujours très en vogue) est devenue de plus en plus à la mode.

Au début du XXè siècle, de grandes quantités d'aguardente de canne sont produites, ce qui vaut à Madeire le surnom « d’île de l’eau-de-vie ». Lire la suite sur le site "Coeur de chauffe" ici -->

Le rhum brésilien, la Cachaça, qui permet de réaliser ce fameux cocktail : "La caipirinha" ! 

cachaca portugal

Une version dit que le distillat serait survenu dans le Pernambuco (état du Brésil) lorsqu’un esclave, qui travaillait dans l’usine, stocka la « cagaça » –  un bouillon verdâtre, sombre qui se forme pendant la cuisson du jus de canne à sucre. Le liquide fermentait naturellement et, en raison de changements de température, s’évaporait et condensait, formant de petites gouttes d`alcool sur les plafonds de l`usine. L`origine du synonyme « pinga » aurait vu le jour dans cette version populaire de l’origine du distillat.

Le fait est que l’histoire de la cachaça a accompagne l`histoire du Brésil depuis sa création, à travers le cycle du sucre, la croissance des frontières territoriales et  jusqu’à l’urbanisation du pays. A l’origine, la cachaça était destinée aux esclaves, mais tomba rapidement dans le goût populaire, devenant un élément important de l’émergence de l’économie nationale et, sa production proliféra en conséquence,  sur tout le littoral du Brésil.

Transportée par les commerçants, la boisson brésilienne a commencé à avoir du succès en Europe et en Afrique, où elle a été utilisée comme une monnaie d’échange pour acheter des esclaves qui travailleraient ensuite sur les plantations coloniales. L’importance économique de la cachaça au Brésil, la vente et le troc du produit représentaient une menace pour la métropole puisque cela contribuait à enrichir les ennemis de la Couronne, comme les pirates hollandais qui s`installèrent dans le nord-est. Dans le même temps, le Portugal produisait un distillat de raisin appelé eau-de-vie et l’augmentation de la production de cachaça fit que les colons se désintéressèrent de plus en plus de cette boisson. Pour inhiber la production de cachaça, le Portugal établit un impôt excessif au détriment des fabricants de cachaça qui, insatisfaits de la fiscalité, se rebellèrent contre le Portugal, marquant l’épisode appelé Revolta da Cachaça, en 1660. Lire la suite ici -->

 

 

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