Les candidats courtisent les Français de l'étranger
Nicolas Sarkozy veut faire payer les exilés fiscaux
PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a proposé que les Français qui s'exilent pour des raisons fiscales soient taxés à hauteur de ce qu'ils devraient acquitter en France s'ils conservent la nationalité française, reprenant ainsi une proposition avancée récemment par le candidat du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon. "Je souhaite que la fiscalité et la nationalité soient liées", a-t-il dit sur le plateau de l'émission "Parole de candidat" sur TF1.
"Nous allons appliquer ce qu'appliquent les Américains, un impôt lié à la nationalité: tout exilé fiscal, c'est-à-dire toute personne qui est partie à l'étranger sur le seul but d'échapper à l'impôt français devra déclarer à l'administration française ce qu'il a payé comme impôt à l'étranger", a expliqué le président-candidat.
"Si c'est inférieur à ce qu'il aurait payé sur les revenus de son capital en France, on lui fera payer la différence", a-t-il ajouté. "Si vous partez pour des raisons d'exil fiscal pour échapper à l'impôt, alors si vous voulez rester Français, vous paierez le différentiel !".
Extrait : Lepoint.fr
Pour rassurer les expatriés sur sa proposition d'imposer les exilés fiscaux,
annoncée le 12 mars sur TF1, l'équipe de Nicolas Sarkozy a aussitôt envoyé un mail incluant une vidéo de sa porte-parole, Nathalie Kosciusko-Morizet. Celle-ci souligne qu'il ne faut pas confondre «exilés fiscaux» et «expatriés». «On ne peut pas ignorer qu'une majorité de Français s'expatrient pour ne pas payer d'impôts (…). Les expatriés, eux, participent puissamment au rayonnement de la France à l'étranger (…). Ils ne sont en aucun cas concernés par cette mesure», explique-t-elle.
Dans une interview au petitjournal.com, le 15 mars, Thierry Mariani, en charge des Français de l'étranger à l'UMP et candidat aux législatives dans une des nouvelles circonscriptions, souligne aussi que «cette mesure concerne à peine 5 % des personnes basées à l'étranger» et que cet impôt «ne concernera pas les revenus du travail» mais seulement «les revenus du capital non professionnels».
Dans un mail adressé aux Français de l'étranger le 12 mars, Sarkozy rappelle qu'il avait pris en 2007 l'engagement de la gratuité des frais de scolarité dans les lycées français à l'étranger. «J'ai tenu cet engagement qui me tient particulièrement à cœur», écrit-il, avant de préciser qu'«une soixantaine de projets immobiliers sont actuellement en cours» et que «422 millions d'euros seront consacrés en 2012 au fonctionnement du réseau scolaire à l'étranger». Après les tueries de Montauban et de Toulouse, Nicolas Sarkozy s'est là encore adressé aux Français de l'étranger dans un mail intitulé: «La France est une grande démocratie qui ne cédera pas à la menace.»
Extrait du LeFigaro.fr - Lire la suite