A voir dans le monastère "Mosteiro São Vicente de Fora" situé dans l'Alfama, dans le cloître supérieur, les fabuleuses représentations des Fables de la Fontaine, réalisées sur 38 panneaux d’Azulejos datant du XVIIIe siècle. (Le terme d'azulejos vient de l'arabe "al zulaydj" qui signifie pierre polie, et non pas de l'espagnol "azul" signifiant bleu).
Fondé en 1147 en hommage à la conquête de Lisbonne aux Maures, il est construit sur la coline de Graça, qui domine l’Alfama et surplombe le Tage. Fora signifie «hors les murs», car à sa construction le monastère se trouvait à l’extérieur des remparts de la ville.
En empruntant les escaliers de la tour, vous accéderez à la grande terrasse panoramique sur Lisbonne.
Ouvert du mardi au dimanche de 10.00 à 12.00 et de 15.00 à 18.00 heure.
En prime, voici l'explication du terme AZULEJO donnée par Camille de la Rochère, dans son livre le Dictionnaire insolite de Lisbonne :
Azulejo : l'ADN de Lisbonne
L’étymologie du carreau de faïence émaillée ne fait pas référence à sa couleur bleue (azul*) mais à son origine arabe. Al zulaydj désigne les petites pierres polies que les Sarrasins utilisaient pour former des mosaïques. Les Portugais n’ont donc pas inventé l’azulejo mais ils l’ont réinventé. D’où l’importance de bien prononcer le j à la française. Scellés par centaines sur les sols ou sur les murs, les azulejos affichent des motifs géométriques ou figuratifs. Lisses, en relief ou en trompe-l’œil, ils jouent avec la perspective. Quant au bleu cobalt, il sort en réalité d’ateliers hollandais adeptes des teintes de la porcelaine chinoise. Le roi Manuel Ier introduisit l’azulejo au Portugal au XVIe siècle. Il habilla les murs de son palais de Sintra pour imiter celui de Séville et fut immédiatement adopté par les ecclésiastiques et les aristocrates. Bestiaire*, héros mythologiques et signes astrologiques jouent à cache-cache dans les jardins du palais des Marquis de Fronteira (XVIIe siècle). Au premier étage du monastère São Vicente de Fora, des panneaux dépeignent quarante fables* de La Fontaine. Relatant des scènes historiques, religieuses, champêtres, galantes ou quotidiennes, les azulejos rivalisent de délicatesse. Précieuses archives murales, ils transmettent au fil des siècles un témoignage socioculturel inaltérable. Comme cette vue panoramique qui montre Lisbonne avant le tremblement de terre* de 1755 et qui se lit telle une bande dessinée de 23 m de long (musée national des Azulejos). Lors de la reconstruction de la 19 ville, le marquis de Pombal* démocratisa le carreau de faïence pour ses vertus imperméables et ignifuges. En 1849, l’entreprise Viúva Lamego lança la production artisanale en grande quantité. Sa façade, au n°25 du largo do Intendente, illustre merveilleusement bien son savoir-faire. Magasins, cafés, jardins publics, la gare du Rossio et plus récemment le métro s’entichèrent de cet art vivant sans cesse revisité par les artistes. Ceux du palácio de Santos* ne se laissent admirer que sur rendez-vous. Mariage réussi entre l’art portugais et hollandais dans l’église du couvent des Cardães (Voir Musée habité). Les plus persévérants obtiendront la clef qui les mènera aux panneaux cachés dans les jardins du palais de l’Indépendance. L’azulejo fait partie de l’ADN de Lisbonne qui en compte tant que personne n’est encore parvenu à tous les répertorier. On dit que les plus précieux sont les plus secrets.